L’écriture personnelle est souvent négligée, car faite après la synthèse de document. Et pourtant, c’est une erreur grossière, car elle rapporte 20 points sur 60 à l’épreuve de culture générale.
Voici un exemple d’écriture personnelle sur le thème « l’extraordinaire ».
Les 4 documents du corpus :
- Christelle PANGRAZZI « tout le monde peut-il être un héros? »
- Umberto ECO, « le mythe de superman »
- Martin PAGE, Je suis un dragon
- Campagne de la communication de la fondation Emmaüs
Selon vous, notre société a-t-elle besoin d’admirer des individus extraordinaires ?
L’intitulé du sujet offre aux candidats la possibilité d’une réponse nuancée mais certains peuvent privilégier le développement d’un point de vue unique, plus tranché, dont l’étayage assurera la pertinence et la valeur.
Le « nous » peut être interprété comme un indice d’énonciation relatif à la société occidentale contemporaine. Pour défendre leur point de vue, les candidats pourront donc choisir une approche synchronique basée sur la société contemporaine comme les y invite le corpus. Les analyses d’Umberto Eco tendent notamment à une analyse quasi sociologique du contexte. Mais le « nous » désignant l’ensemble de la communauté humaine – peut aussi amener une généralisation à travers l’espace et le temps. Une approche diachronique, davantage basée sur l’histoire, est donc possible.
Peuvent être utilisées toutes les figures héroïques réelles (personnalités historiques) ou imaginaires, empruntées au monde antique (mythes), médiéval (romans de chevalerie) ou contemporain (les comics). On veillera cependant à ce que ces figures héroïques soient acceptables, notamment en terme de valeurs défendues, qui pourront, le cas échéant, être interrogées dans la mesure où celui qui est considéré comme un héros par certains ne l’est pas toujours par d’autres.
Le sujet n’interroge pas le besoin de héros — a priori admis — mais plutôt la nature de ces héros. Pourtant, certains candidats peuvent être tentés de questionner la nécessité même d’avoir des héros quelles que soient leurs caractéristiques. Cet angle peut être accepté dès lors qu’il est expliqué et que la réflexion inclut une prise en compte du caractère extraordinaire de l’héroïsme. Son absence est à considérer comme une dérive hors-sujet.
L’enjeu de la question porte sur le caractère extraordinaire des héros et sur leur valeur exemplaire. Dans la continuité du corpus, les candidats pourront donc prolonger la réflexion sur la possibilité pour un individu ordinaire de transfigurer sa vie par un acte héroïque, sur les sentiments qu’inspirent le héros, sur le besoin de se placer sous la protection de personnages hors du commun ou de pouvoir s’y identifier mais aussi sur la fragilité et l’humanité des héros…
Le sujet peut aussi amener à observer la manière dont la fiction (littéraire ou cinématographique) joue sur les codes héroïques à travers les figures d’anti-héros ou des récits qui mettent en scène des gens ordinaires.
Plan proposé
Plan qui distinguerait les héros réels des héros fictifs tout en soutenant qu’on a besoin de héros extraordinaires.
1- Héros réels
personnages ayant joué un rôle lors d’événements historiques. Exemples : les résistants, Geneviève De Gaulle…
héros du quotidien : pompiers, médecin, gens courageux, bénévoles. Exemples : campagne Emmaüs…
2- Besoin de réenchanter le réel et de donner de l’espoir : fonction de la fiction
les grandes figures mythologiques. Exemples : Homère, Hercule…
multiplication des filmes sur les super-héros. Captain America, Batman vs Superman…
certains personnages dit ordinaires peuvent accéder au statut de héros : Lucie dans l’enfant méduse…
Autre plan possible qui défendrait l’idée que l’on n’a pas besoin de héros extraordinaires :
1- Certes les héros sont valorisés dans la société (voir plan précédent)
2 – Cependant, on peut leur préférer l’humanité ordinaire
critique de héros et de leurs excès : Voltaire, Candide…
valorisation des gens ordinaires : « je ne suis pas un héros » Ballavoine, « une vie » de Maupassant…